Hommage à Maurice RAVANNE

Nombreux sont les drouais qui ont connu Maurice Ravanne que ce soit comme enseignant puis Principal du collège Louis Armand, comédien dans la troupe de Cercle Laïque (ah, la « Cuisine des anges » d’Albert Husson), animateur puis directeur de colonies de vacances du Cercle et homme politique engagé dans le vie de la cité et du département.

Maurice a été président du Cercle de 1971 à 1978 année au cours de laquelle il a démissionné pour s'engager, aux côtés de Françoise Gaspard dans la gestion de la ville. Durant sa présidence le Cercle a connu une période d'activité intense. Il occupait alors un service de l'Education nationale chargé de l'aide aux enfants en difficulté scolaire. Afin mener à bien son travail professionnel et son travail pour le Cercle il avait obtenu de son autorité de tutelle d'établir son bureau au 19 rue Pastre. Il était sur place et il a beaucoup œuvré au quotidien pour le Cercle.

A cette époque les colos fonctionnaient encore à plein et exigeaient beaucoup d'investissement. Il a fait engager pour la première fois une secrétaire rémunérée grâce à laquelle le Cercle put développer ce secteur ainsi que d'autres nombreuses activités. Tous les étés Maurice encadrait un séjour d'un mois au centre de Rivière-Enverse à l'achat duquel il avait contribué dès 1963. Nous sommes encore nombreux à pouvoir témoigner de la qualité de ces séjours dont les adolescents revenaient enthousiastes et souvent continuaient à fréquenter le « club des jeunes » du samedi après-midi durant le reste de l'année. Avec le soutien de Michel Charron, alors trésorier, il fit voter la création du centre de vacances de Mauzac.

A cette époque le Cercle assurait légalement le fonctionnement du centre aéré de Morvillette et les patros, qui eux aussi fonctionnaient à la satisfaction de tous, des enfants, des parents et de la municipalité.

Au cours de ces années post-soixante-huitardes, la grande salle du Cercle était régulièrement fréquentée par les ados et les jeunes en fin de semaine pour des soirées de musique et de chants. On y faisait les fameux « hootnannies » où tous ceux qui le souhaitaient sortaient la guitare et entrainaient le public à chanter.

Maurice, qui avait été un membre actif du groupe théâtral et qui chantait fort bien, a souvent participé activement à ces soirées toujours avec bonne humeur et entrain. Il a rajeuni l'image qu'on se faisait d'un président.

C'est aussi sous la présidence de Maurice que l'Université populaire recommença à organiser des soirées de réflexion sur les problèmes de société. Et la période était aux grands débats. C'est dans une salle comble que l'on traita de la contraception, de l'avortement, du racisme, du renversement d'Allende, des laboratoires pharmaceutiques de la Chine avec la participation du ministre Alain Peyrefitte et de bien d'autres sujets. Ces soirées regroupaient des Drouais qui n'étaient pas tous proches du Cercle. Mais l'époque était au décloisonnement et Maurice, avant d'être président avait participé activement à ce rapprochement des Drouais. Il était à l'origine du COCOMOJ (Comité de Coordination des Mouvements de Jeunesse qui organisait des rencontres entre les jeunes du Cercle, les éclaireurs, les scouts de France, les membres de la maison des jeunes.

Maurice était un vrai Laïque. Il avait compris que ce qui compte, c'est que chacun puisse jouir d'une totale liberté de conscience et d’expression dans le respect des opinions des autres aussi longtemps qu'elles ne contreviennent pas aux valeurs républicaines.

Maurice était un homme droit qui alliait sens de l'autorité et chaleur humaine. C'était un ami. Nous ne l'oublierons pas.

 

Lors de ses obsèques au funérarium de Vernouillet, en présence de nombreux amis, il a reçu les hommages de ses enfants, du Cercle Laïque de Dreux, de ses amis du collège Louis Armand, de parti Socialiste de Dreux, de plusieurs Francs-maçons.