Une nouvelle fois l’intolérance, l’ignorance, la violence ont frappé. Cette fois, elles n’ont pas visé des journalistes et des dessinateurs ou des fonctionnaires de police, mais un enseignant d’histoire- géographie, Samuel Paty, professeur en collège à Conflans-Ste Honorine. A travers lui, c’est l’école républicaine qui est frappée au coeur et nous sommes tous concernés.

Ce professeur est mort en tant que serviteur de la République et de ses valeurs. Une famille a déposé plainte contre lui et a médiatisé son mécontentement sur les réseaux sociaux. Un jeune homme de 18 ans, venu l’attendre à la sortie de son établissement, l’a décapité devant son collège, appliquant la procédure utilisée par Daech contre des civils et des journalistes en Syrie et en Irak. Cette organisation avait déjà appelé en 2015 à tuer des enseignants français, notamment ceux qui enseignent la laïcité.

Cet attentat odieux se situe dans la continuité de ceux commis contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Cet enseignant ne demandait pas à ses élèves d’adhérer aux caricatures présentées en classe, il voulait les faire réfléchir sur l’idée de liberté, et c’est pour cela qu’on l’a tué. L’objectif de ce crime est d’agir pour empêcher les enseignants d’exercer une de leurs missions essentielles : apprendre à leurs élèves à réfléchir et à développer leur esprit critique. Il vise à pousser les enseignant(e)s à l’autocensure, en les dissuadant d’aborder certains sujets sensibles : la Création, la Shoah, les religions…. Mais l’intolérance ne gagnera pas.

Les religions, ensemble de croyances qui relèvent de la sphère privée, ne peuvent exiger l’adhésion d’autrui et doivent supporter la critique quelle qu’en soit la forme.

Beaucoup de croyants se reconnaissent dans cette approche qui s’inscrit ans le cadre de la laïcité.

Cet enseignement, ces professeurs, l'Education Nationale ont besoin du soutien des citoyen-ne-s et des institutions de la République pour continuer le combat contre l'obscurantisme et la lutte contre les barbaries auxquelles cela mène.

Samuel Paty, nous ne le connaissions pas, mais nous savons que lui aussi, comme de nombreux enseignants, dans son établissement, participait à la construction de ses élèves en tant que citoyens d’une république libre et laïque. Aujourd’hui nous saluons sa mémoire., demain nous poursuivrons son combat.

Nous nous associons à la peine de sa famille et de ses collègues.

 

avec le soutien d’un collectif de citoyens, d’associations, d’organisations syndicales et de partis politiques.