Poème du mois de juillet 2020

Poésie pas morte

     Au terme d’une saison tronquée par la situation sanitaire, le café-poésie a dû fermer ses portes début mars. Il les rouvrira, si la pandémie le permet, en octobre.

     Nous avons dû annuler la soirée consacrée à l’environnement vu par les femmes poètes, la soirée bilingue russe avec au programme Serguei Essenine et la participation de Marina Rive. Nous devions d’autre part évoquer l’œuvre d’Andrée Chédid à la bibliothèque de Vernouillet. Ces trois dates seront bien entendu reportées.

     Outre la soirée Droits Humains de novembre, deux rencontres sont prévues, Nâzim Hikmet, auteur turc que nous avons souvent rencontré dans nos cafés-poésie, et le grand Libanais Salah Stétié, décédé en mai.

     Nous espérons que la situation sanitaire nous permettra de renouer avec une activité qui outre son intérêt, créait un climat de convivialité et d’amitié.

     Et pour prendre notre mal en patience, un poème de Miguel Angel Asturias

 

     (…) L’Indien, profil frappé en monnaie sur la lune :

pour arêtes ses dents, et le blanc de ses yeux

ouverts pour regarder, regarder, regarder

tous ceux qui l’humilient, qui l’attachent, le mordent :

pour branchies le sifflement de ses poumons, océans exténués

et le sel de la sueur, sueur salée de la peau,

sel qui s’exhale de lui-même, du sel de la fatigue,

lorsque le ciel éponge l’ombre de la terre

et qu’il ôte à l’Indien sa peau d’homme épuisé

contre des sens baignés d’une fraîcheur sereine

et mûre, fraîcheur d’aube, ou fraîcheur de caverne

Celui qui est Indien sait bien que tout cela

veut dire : être d’ici, être de l’Amérique