Poème de mars 2019

La nuit s’avance à pas de louve

Je reste assis sur le seuil,

Face au couchant,

Immobile comme une pierre.

L’infini ne m’effraie plus.

L’espace et le temps s’effacent.

Les devins sont morts avec les dieux.

L’éternité n’est plus qu’un rêve

Et l’énigme entière demeure.

Les voix criardes se sont tues,

Discordantes et péremptoires.

Silence enfin sous les étoiles !

D’une vieille main je caresse

Ici et maintenant.

Voyez ! sur ce roseau pensif

Une libellule bleue s’est posée,

Messagère de la beauté,

Toute joie

Et, dans l’ombre

Toute lumière.

                                                                 Jean Joubert