Poème de mai 2018

Oh ! Que tant d’évidence

Ne cesse pas

Comme s’éteint le ciel

Dans la flaque sèche

Que ce monde demeure

Tel que ce soir,

Que d’autres que nous prennent

Au fruit sans fin

Que ce monde demeure,

Qu’entre à jamais

La poussière brillante du soir d’été

Dans la salle vide,

Et ruisselle à jamais

Sur le chemin

L’eau d’une heure de pluie

Dans la lumière.

                                               Yves Bonnefoy