Poème du mois de juillet

Sur le sein nu d’une jeune fille endormie

Le matin s’est lentement posé.

Une caresse, un baiser défendu

A l’insu de la nuit retirant l’étoffe du songe.

Sur l’épaule la blanche écume du jour

Souvenir de l’ultime étreinte

Brûlure d’un souffle silencieux

Corps solitaire que la lumière soumet

Nudité fière enlacée par la chaleur

En cet océan de sables secrets.

Point de douceur en cette passion sans témoin

Le feu et la langue lèchent les pieds et la roche

Le genou légèrement plié donne de l’ombre

Au ventre lisse et ardent des sables.

Et moi je veille sur la colline

La poussière du temps sur les paupières

Sur le désir.

 

Tahar ben Jelloun