Poésie en Arbonie
Il régnait une belle affluence dans la salle René Jalle dimanche 7 décembre pour la présentation du spectacle monté par la compagnie Textes et Rêves. Une salle chaleureuse décorée aux couleurs de l’automne, de la nature, des feuilles, des arbres, en parfaite harmonie avec l’univers de l’artiste fêté ce jour-là : Jephan DE VILLIERS.
Accrochés à des totems, les textes rédigés par des poètes ou gens de Lettres disant leur rencontre avec l’univers si particulier du « peuple d’Arbonie », mais aussi ceux d’amateurs également inspirés par les œuvres de l’artiste.
L’artiste en personne est présent dans la salle, discret, à l’écoute mais volontiers ouvert aux rencontres. Son univers artistique est profondément puisé dans la nature, et la forêt plus particulièrement. Tout un monde de petits personnages souvent ramassés en groupes compacts pour des rites d’un autre temps, rappelant parfois les cérémonies des Pharaons égyptiens ou de civilisations païennes ancestrales, exclusivement composés d’éléments naturels, écorces, morceaux de bois, feuilles mortes, plumes, cailloux, galets …. mis en scène de façon théâtrale, à la manière de spectacles d’enfants.
Impossible de rester indifférent à un tel environnement qui nous ramène à nos sources, à nos origines, à la terre génitrice, à la nature dans ce qu’elle recèle de plus profond.
Le spectacle commence dans un dépouillement et une simplicité parfaitement adaptés aux œuvres de l’artiste. Les textes mis en scène sont ceux des écrivains cités plus haut. Ils se succèdent avec beaucoup de dynamisme et d’énergie, révélant au public ce que chacun de ces auteurs a puisé à la source des créations de Jephan De VILLIERS.
Une mise en scène tonique, d’une grande sobriété, et en totale harmonie avec le sujet, une présentation partagée des textes à 2 ou 3 voix, un jeu de lumières laissant les spectateurs dans une semi-obscurité tandis que sont projetés sur un simple drap blanc des photos d’oeuvres diverses de l’artiste.
Jephan de VILLIERS reconnaît être ému de recevoir à travers l’expression de ces témoignages, la perception multiforme de l’effet produit par ses créations, qui soudain lui échappent et que d’autres s’approprient. Un sentiment étrange et nouveau pour l’artiste qui a travaillé en amont dans la solitude.
Un monde qui incite naturellement à la poésie, témoin cette question faite par un enfant après la visite d’une de ses expositions ; « Est-ce que tu voles parfois dans ta tête ? »
Martine Vivès