L'homme-semence : les très humaines suites d'une page d'histoire revisitée
« L’homme semence ». Ce serait une anecdote si elle n’était chargée d’autant d’humanité, si les sens ne la vivaient aussi pleinement, aussi intimement, aussi franchement. Ce pourrait être également du Giono avant l’heure : la Provence rurale, le bout de la route, des êtres de chair. Avec, ce qui ne gâte rien, la découverte d’une page oubliée de l’histoire de la République.
Il faut complimenter Maly Meyer de la justesse avec laquelle elle a su faire vivre les suites inattendues de la répression post-soulèvement. Elle assume avec finesse et beaucoup d’expressivité le déroulement des évènements : le désarroi, l’attente, l’arrivée de celui qui deviendra, entre sentiment partagé et serment à honorer, l’homme semence du village émasculé.
Seule en scène dans une mise en scène de Jean-Luc Génin, Maly Meyer apporte au texte, à la personne de Violette Ailhaud, la présence, les émotions intérieures dont ont besoin les mots mais aussi les spectateurs.
Ces derniers n’étaient pas venus nombreux, un dimanche d’automne où sans doute il faisait trop beau. Mais les applaudissements qui ont salué la prestation de Maly Meyer semblaient venir d’une salle pleine.
Voir par ailleurs la richesse de l’interprétation de Maly Meyer dans notre album photos.
R.R.