Une excellente soirée avec Tanguy Viel
D’autant que Tanguy Viel entre sans difficulté comme il se doit dans ces sortes de débats dans le jeu vaguement indiscret d’une écriture qui vaut son pesant de rancoeurs familiales, de désarroi collectif, de vague (ou de vagues) à l’âme.
C’est qu’avant d’écouter Tanguy Viel lire des extraits de deux de ses romans (« Paris-Brest » et «L’absolue perfection du crime », nous avons appris à le mieux connaître à travers quatre textes choisis par lui comme l’ayant spécialement marqué. Son ‘Panthéon »….(Son roman « L’insoupçonnable » avait d’ailleurs fait l’objet voici quatre ans d’une « lecture d’hiver » dans notre salle)
Ainsi avons-nous entendu successivement Claude Simon (« L’acacia »), Henri Michaux (« La nuit remue »), Marguerite Duras (« L’été 8O ») et Beckett (« Mulloy »), lus par deux comédiens des Mille lectures d’hiver = Cécile Hurbault et Thierry Debuyser. Comme toujours, plaisir de l’écoute et des pages dans lesquelles l’attention s’installe aussitôt. On ne peut l’évoquer sans mentionner en particulier le très surprenant « monologue des cailloux », vingt pages dont la lectrice a fait mieux que triompher. De façon générale, un climat d’attente sur lequel plane et s’attarde un sentiment d’angoisse – qui peut dériver jusqu’à la folie - à partir de situations analysées par le menu, de banalités consignées avec une minutie que rien ne semble justifier, sinon qu’elles nous envahissent.
A partir de quoi les questions à l’auteur n’ont pas manqué. Le dialogue s’est très vite constitué. Et à une heure tardive, il se poursuivait encore autour du buffet.
Excellente soirée donc que l’on doit au CICLIC et aux « Mille lectures d’hiver » de la région Centre. Cette année en effet, Dreux (notamment) avait été choisi pour cette réunion de clôture et Michèle Fontaine, directrice du CICLIC a expliqué à un public assez différent des habitués de la rue Pastre comment fonctionnait ce service de lecture toujours très apprécié - et que nous espérons retrouver l’hiver prochain.
R.R.