D'abord se parler librement : une réunion qui a valeur d'exemple

Cinquante personnes un samedi dès 14 heures : C’est assez rare pour une réunion de cette nature. Plus rare encore que les participants appartiennent à des milieux différents. On ne vit pas ensemble, avec les autres, lorsqu’on reste entre soi.

Il faut complimenter Gérard Leray qui pour parler laïcité a su la mettre en œuvre et pratiquer le vivre ensemble. Après un bref rappel historique , il a très bien obtenu que chacun s’exprime librement, que des considérations contradictoires prennent la parole, que les points de friction se déclarent. Et que des gens satisfaits de l’échange posent la question « Et maintenant, qu’est-ce qu’on peut faire », introduction positive à de futures actions communes.

Du voile (pourvu que ce soit un choix) à la caricature et à cette question-clé : « La liberté jusqu’où et peut-on faire rire de tout ? », beaucoup d’observations et de sensibilités personnelles ont alimenté ce débat très ouvert que Gérard Leray a su relancer, provoquant même son auditoire jusqu’à le piquer au vif en payant d’exemple : tout peut se dire, oui mais…

Car le maître-mot, la clé de tout échange, de toute confrontation, de toute contradiction sera toujours, comme il l’a été ce samedi, le respect. 

Une préoccupation n’a pas manqué de se manifester  avec insistance: les difficultés sociales. On sait qu’elles frappent prioritairement certains quartiers. A l’évidence, elles favorisent le repli communautaire, livrent les jeunes à toutes les propagandes et peuvent les conduire à tous les extrêmismes au nom de la religion. On n’échappe pas aux données politiques.

En conclusion, Louis Papillon a annoncé la rencontre qui aura lieu le mercredi 18 février à 20 heures à la mosquée des Rochelles.

Une observation s’impose. Si cette réunion a pu réunir une assistance importante, très ouverte et intéressée, c’est qu’elle était organisée, en partenariat avec le Cercle laïque, par Mohamed Bougafer avec l’association "Viens"  et les Initiatives citoyennes nouvelles.

La démonstration est ainsi faite que pour rencontrer le public, il faut passer par les associations, les militants de terrain, les intervenants portés par leur conviction et par leur savoir-faire convivial. Une leçon à méditer.

René Robinet